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45. Bonne Année !!!

31.12.04
Cette année qui se termine nous aura valu notre lot d’émotions. Les bonnes nouvelles ont côtoyé les mauvaises nouvelles mais au final, on préférera garder la plus belle : ta venue prochaine prévue pour fin avril 2005.

Que pourrais-je donc également nous souhaiter à tous les trois pour 2005 ?

Déjà que la fin de grossesse et l’accouchement se déroulent bien. Là, c’est surtout à Maman à qui je pense. Elle qui est si fatiguée ses dernières semaines par son travail qui ne cesse de lui pomper son énergie physique et mentale. Il est possible qu’elle doive s’arrêter avant le terme. J’espère en tout cas qu’elle pensera à ralentir la cadence mais son métier ne lui en donne malheureusement pas beaucoup la possibilité. Je souhaite aussi que tu puisses arriver au sein de notre petite famille dans les meilleures conditions. Maman et moi sommes d’ores et déjà à pied d’œuvre pour que tu te sentes chez toi comme un cop en pâte. Les premiers accessoires ont ainsi fait leur entrée dans l’appartement. Ton couffin est déjà prêt à t’accueillir. Un petit parc a été installé dans un coin du living dans lequel jouets et peluches ont pris leur quartier… tout le monde a l’air de bien s’entendre. Maman a aussi reçu à prêter quelques vêtements d’une de ses amies qui t’iront certainement à ravir. Quant à ta chambre, j’ai décidé de m’en occuper les semaines qui viennent. La couleur a été choisie. Il ne reste plus qu’à y placer un lit et une table à langer.

Tes premiers mouvements et tapotis ne cessent nous enchanter. Je ne manque jamais de demander à ta Maman combien de fois sur la journée tu es venu lui passer un petit coucou. Elle me regarde, elle sait que je suis vite inquiet. Je ne peux m’en empêcher. Lorsque je palpe son ventre, j’arrive pratiquement à déterminer l’endroit où tu te situes. C’est drôle de sentir cette petite boule et de se dire qu’en dessous, c’est son fils que l’on est en train de palper…

Trêve de longs discours, place aux vœux. Je t’ai déjà assez importuner toi qui est encore si petit, si fragile, si insouciant et si innocent…

Alors, au nom de ta Maman, de moi-même et de ta part, nous vous souhaitons à toutes et à tous une très belle année 2005 faite de joies et de bonheurs. Car chacun a droit aussi à son petit coin de ciel bleu...

44. Une boîte de kleenex pour Papa

29.12.04
Difficile de retenir son émotion lorsque l’on voit naître un enfant… il ne s’agit pas encore du nôtre et pourtant je parviens déjà à me mettre dans des états pas possibles à la vue d’une maman qui donne la vie. En ce moment, je suis une véritable boule d’émotions et ce ne sont pas les prochaines semaines qui risquent d’arranger ça. En sus de la littérature qui désormais remplit plutôt bien les étagères de la bibliothèque, j’aime aussi à m’informer par le biais d’émissions télévisuelles sur le sujet. L’autre soir encore, une chaîne française diffusait un reportage sur l’immersion de plusieurs équipes de journalistes au sein d’un service obstétrique d’une maternité parisienne. Je ne pu retenir mes larmes lorsque j’ai vu ce père attendre derrière la porte de la salle d’accouchement, inquiet dans un premier temps et la délivrance de celui-ci lorsqu’il entendit les premiers cris poussés par son enfant. Et cet autre père qui de prime abord semblait impassible face à la naissance de son fils mais qui pourtant avait du mal à détacher son regard de sa femme pendant tout le travail jusqu’à la délivrance. Et que dire de ce couple qui l’année dernière perdit un enfant quelques semaine avant le terme de la grossesse et dont la mère accoucha cette fois-ci sans le moindre problème. Mais derrière ses magnifiques moments de pur bonheur, se dissimulent d’autres instants que l’on ne préférerait jamais devoir vivre. Se rendre compte à huit mois et demi que son enfant a cessé de bouger, laisser aller les choses au point que ce dernier cesse de se développer. Et par la force des choses, être obligée de devoir mettre au monde un enfant mort. Les larmes de joies se sont ainsi mêlées aux larmes de tristesse. Peur que cela nous arrive même si l’on sait que le risque est minime puisqu’un pourcentage assez important de grossesses évolue on ne peut mieux. Envie en même temps de déjà y être. De pouvoir assister à ce merveilleux moment qu’est le début d’une vie. Surtout lorsqu’il s’agit de celle de votre sang. Et comme aimait à préciser un de ces pères, si cette vie est donnée au bout de neuf mois, elle débute bien 280 jours avant…

43. Premier noël in utero

27.12.04
Alors que je souhaitais que ton premier noël se passe en famille, c’est finalement en compagnie de ton arrière grand-mère que nous nous sommes retrouvés. Bien qu’à mon avis, tu n’ai pas vraiment conscience que l’on est en train de fêter quelque chose si ce n’est que ta maman avale plus de nourriture qu’à l’accoutumé. Depuis quelques jours, tu ne cesses de grandir. En tout cas, c’est ce que certaines personnes qui n’ont plus vu ta maman depuis deux semaines disent. D’un côté, je suis persuadé que ça lui fait plaisir. D’un autre, c’est pour son poids qu’elle s’inquiète. Elle ne passe pas une journée sans passer au moins une fois sur la balance. Ce qui la fait le plus enrager, c’est de constater que je n’ai pas pris un gramme, ce qui est assez inhabituel. Généralement, le papa suit la maman dans sa progression calorifique. Et chaque fois que j’ose aborder le sujet, elle l’élude et préfère passer à autre chose. Hier soir, maman m’a appris que tu pouvais désormais percevoir les bruits de l’extérieur et plus particulièrement les voix masculines. J’ai donc décidé de sortir le beau livre de contes qu’elle m’a offert pour t’en raconter un. Je me suis penché au dessus de toi et de ma voix grave, j’ai commencé à lire attendant que tu réagisses. Tu as eu l’air d’apprécier puisque quelques minutes après la fin de la lecture, ta maman a ressenti des petits coups. En voulais-tu encore ou préférais-tu que l’on te laisse en paix. Toi seul le sais. En tout les cas, l’expérience est à renouveler au plus vite. J’adore ce type de moment privilégié, intime qui permet d’ouvrir son imaginaire et en même temps, d’établir une relation. D’ailleurs, j’espère bien te faire partager ma passion pour la lecture et l’écriture. Pour la peine, je me suis même mis à la rédaction d’histoires. J’ai encore plusieurs mois pour les peaufiner afin que tu puisses les apprécier à leur juste valeur. J’aimerais bien les accompagner d’illustrations mais malheureusement pour moi je n’ai pas hérité de ce don. J’arrive à peine à dessiner une île avec une plage et un palmier. Et encore, le palmier ressemble plus à un saule pleureur. J’espère que tu seras mieux gâté que moi, c’est tout le bien que je peux te souhaiter…

42. Toujours à tes côtés

23.12.04
Deux posts le même jour, ce n'est plus de l'amour, c'est carrément de la rage. Mais l'envie est là. L'envie d'écrire bien entendu, mais surtout l'envie de coucher mes sentiments, ma joie profonde à te voir grandir, blotti bien au chaud dans le corps de ta maman et l'impatience à enfin pouvoir te prendre dans mes bras, te serrer tout contre moi et de pouvoir te dire tout simplement: je t'aime mon fils. Notre aventure à tous les trois avance à pas de géant. Les jours passent, les heures se décomptent et le temps qui file parfois trop rapidement, s'est arrêté pour nous laisser contempler la vie, celle qui grandit, celle qui ne demande qu'à venir. Crier sa joie, crier ses peine, crier son bonheur d'être là, présent, en bonne santé, une famille autour qui t'aimera plus que tout et nous, tes parents, deux anges qui te protègeront à jamais. Pour toi, à chaque instant, nous ne cesseront de nous battre pour faire de ton existence est un paradis, pour faire de ce paradis un havre de paix dans lequel tu pourras t'épanouir pleinement, en assumant tes choix, en apprenant de tes erreurs et en te gratifiant de tes réussites. Si je vis aujourd'hui, ce plus uniquement pour moi. Et quoi que l'on puisse en dire, quoi que l'on puisse en penser, mon énergie, la force que je déploierai dans les prochaines années sera pour toi. Et si je me bats aujourd'hui, ce n'est plus uniquement en mon nom. Je te soutiendrai lorsque tu me le demanderas. Je te sermonnerai quand il le faudra. Tu es à jamais mon sang, ma chair, mon âme... tu es mon bonheur, celui que l'on partagera à trois. Tout simplement...

Joyeux Noël à toutes et à tous... Nous serons de retour, en plein forme, dès lundi...

41. Histoire (1)

22.12.04
Racso pénétra dans la grange situé au fond de la cour et eu peine à croire ce qu’il voyait en face de lui. La bête était immense et difforme, touchée très certainement par des années de maltraitance de la part de son propriétaire. Une large bosse hideuse couvrait tout le haut de son crâne tandis que ses bras ressemblaient plus à des nageoires de pingouins qu’à des membres d’humain normalement constitué. Il se tenait recroquevillé dans son coin. Hirsute par la peur que son geôlier ne revienne le tourmenter.

La pièce était sombre même si une bougie avait été posée sur une table non loin de la cage pour faire mine de l'éclairer, on se serait cru arriver en enfer, la chaleur en moins. Racso n’osa s’approcher, de peur que sa respiration haletante ne puisse le réveiller. Alors, c’est timidement et à pas de loup qu’il décida de se porter à hauteur de la bête. Il aurait bien eu envie de la toucher mais quelque chose l’en empêcha. Maman lui avait toujours expliqué qu’il ne fallait ni parler, ni tendre la main vers quelqu’un que l’on ne connaissait pas. Et comme il ne voulait pas lui désobéir, il préféra continuer à l’observer.

Derrière lui, les portes de l’étable claquaient violement. Dehors, le vent soufflait fort. Un froid glacial avait envahi la pièce et les premiers frémissements causés par l’hiver polaire faisaient mine de faire leur apparition. Il senti le bout de son nez le chatouiller. A peine eu-t-il le temps de porter sa main à son visage qu’il s’en échappa un violent éternuement. La messe semblait dite. A coup sûr, il ne faudrait que quelques minutes à la bête pour se réveiller.

Oubliant sa peur et ne voulant pas reculer face au danger, Racso décida de jouer le tout pour le tout. Une des paupières se souleva. Directement, l’autre suivit. Il était réveillé. Le souffle de l’extérieur éteignit la flamme de la bougie si bien qu’il se retrouva rapidement plongé dans l’obscurité. La porte se referma d’un coup. Lui aussi était maintenant prisonnier même si ce n’était pas dans une cage qu’il séjournait.

Le monstre n’avait d’yeux que pour lui. Après s’être redressé de son lit de paille, il s’avança vers les barreaux. Il les saisit et approcha son museau. Ses yeux s'apaisèrent. Ils semblaient dire qu’aucun de mal ne lui serait fait. Mais il s’en méfiait. C’est alors que la bête saisit un des barreaux et puis l’autre. Gonfla ses muscles pour les écarter et former ainsi une zone par laquelle il pouvait désormais se glisser. Racso recula d’un pas, puis de deux pas mais très vite se retrouva coincé contre la grande porte. Impossible d’aller plus loin, le clapet de l’autre côté était refermé et personne ne réussirait probablement à entendre ses cris à cause du vent.

Une bave dégoulinante s'échappait maintenant de sa bouche. C’est certain, il avait faim. Il pensa à ses histoires d’ogres mangeant des petits enfants que lui racontait sa maman avant de s’endormir. C’est alors que la patte velue de la bête s’approcha de sa tignasse. Elle aussi avait peur car ce qui se trouvait en face de lui était totalement étranger. Délicatement, elle lui caressa le crâne. Des intentions paraissaient nobles. Son regard s’apaisa. Avec beaucoup d’imagination, un léger sourire semblait même se dessiner sur ses lèvres.

40. Un événement qui en enchaîne un autre

20.12.04
Sursaut de ta maman l’autre soir lorsqu’elle avait comme à l’accoutumé ses mains posées sur son bas ventre. Il a bougé, il a bougé… viens le sentir. Moi, comme un fauve prêt à bondir sur sa proie, je me retrouve un quart de seconde plus tard auprès d’elle. Pose ta main ici, me dit-elle. Je m’exécute mais comme si l’effet de la potion venait de s’estomper, je ne ressens rien. Il faut persévérer, m’explique-t-elle. Laisse ta main sur lui et exerce une petite pression pour qu’il vienne à toi. Une seconde fois, j’obtempère à ses ordres, on m’a toujours expliqué qu’il ne fallait pas contredire une femme enceinte.

Une minute, deux minutes passent… Soudain, c’est comme si une tempête en haute mer venait de se lever. Une vague gigantesque déferle dans le creux de ma paume. Pareil à un serpent qui viendrait de me passer sous le corps. La sensation est incroyable, difficilement explicable même. Elle ne dure qu’un instant et pourtant, encore aujourd’hui, j’ai l’impression que je peux la revisionner encore et encore. Comme si mon esprit avait pris à jamais une emprunte de ce moment magique. Je peux rebobinner le film à volonté sans que sa qualité ne vienne à s’altérer.

C’est comme le premier baiser que j’ai donné à ta maman. A ce jour, j’ai encore en moi la sensation de ses lèvres se posant sur les miennes. Un simple baiser qui aura fait finalement toute la différence. Puisque quelques années plus tard, nous déciderons de nous unir. Puisque quelques mois plus tard, nous déciderons de te concevoir. Un geste lourd de conséquences mais quelles conséquences lorsque l’on voit ce qu’il a engendré au final.

Je me souviendrai à jamais de ce premier instant où tu m’as reconnu en tant que père et même aussi abstrait puisses-tu être encore à mes yeux et nous à tes yeux, nous savons déjà tous les trois que nos destins sont désormais à jamais liés. Pour le meilleur et pour le pire. Jusqu’à ce que la mort nous sépare.

39. Monsieur l'Ours et Monsieur l'Ane

19.12.04
Deux nouveaux amis ont posé leurs bagages depuis peu dans ta vie post natal. Il y a quelques semaines de cela, Papa avait ramené à la maison Monsieur l’Ours. Une petite bête attachante au teint beige, désarticulé de ses quatre membres, affublés d’un petit nœud de pap que l’on s’empressera de retirer avant ta naissance, tant il semble ridicule avec. Pour l’instant, il n’a pas bougé de sa place fétiche. Tapis au fond de ta petite chaise en osier offerte par ta grand-mère, il n’attend que de pouvoir visiter le reste de la maisonnée ou d’être trimballé de pièce en pièce par tes soins, au gré de tes envies.

Depuis aujourd'hui, un second visiteur a désormais fait son entrée. Monsieur l’Ane dont la particularité est d’émettre quelques notes de musique lorsque tu lui tires promptement sur la queue. Il a l’air assez satisfait de cette vie que lui ont donné ses créateurs. Tu me diras qu’il n’a pas le choix mais en tout cas, il n’a pas l’air de s’en plaindre. Monsieur l’Ane qui est fagoté de deux paires de gros sabots bruns a été recouvert d’une couche bleu ciel de peinture, la même qui devrait envahir les murs de ta future chambre une fois que Papa se sera mis au travail.

Monsieur l’Ane t’a été offert ce jour par Maman qui avait envie de te faire un petit cadeau pour Noël. Cette dernière a hésité longtemps entre Monsieur l’Elephant et Madame la Girafe. Mais ceux-ci n'ont finalement pas reçu l'approbation du jury. Mais n’en doutons pas, ils feront certainement très prochainement leur entrée à tes côtés. Et pour ne pas croiser le regard bienveillant de Maman, ils arriveront par des portes dérobées, pour s’installer ni vu ni connu auprès de toi, dans le lit douillet que l’on t’aura aménagé.

Pour l’instant, nous avons estimé préférable de séparer Monsieur l’Ours et Monsieur l’Ane. Je n’ose imaginer les batailles rangées qui risqueraient de déclencher s’ils venaient à se croiser. En effet, je soupçonne Monsieur l’Ours d’être assez jaloux étant donné le fait qu’il fut le premier à franchir les portes de ton petit royaume…

38. Papa a honte

17.12.04
Je dois te faire un aveu et je n’en suis pas vraiment fier… ta maman non plus d’ailleurs et à juste titre. J’en ai tellement honte que j’ai du mal à t’en faire part de visu. C’est vrai que dès que je le peux, j’aime à m’approcher du ventre de ta maman pour t’adresser quelques paroles relatives à ma journée ou simplement sur nos attentes futures à chacun. Mais là, c’en est trop. Il a fallu qu’à quelques mois de ta venue, je perde mon emploi. Oui, tu as bien entendu, ton père est à ce jour sans boulot. Et ce n’est pas le moment, tu en conviendras. Ta maman est dans tous ses états et si elle semble si anxieuse que tu dois certainement l’être également et je sais que ce n’est pas bon pour toi.

C’est ce pourquoi je souhaitais mettre les choses au point. J’ai tenté l’autre soir de rassurer ta maman. De lui promettre de mettre tout en oeuvre pour retrouver un boulot avant ta naissance. Sinon, c’est clair, on court à la catastrophe. Moralement mais malheureusement aussi financièrement. Je ne préfère pas rentrer dans les détails de ce cuisant échec. Il faut pouvoir tourner la page, se remettre en question (une fois de plus) et partir vers de nouvelles aventures. Je n’ai pas non plus à t’entretenir de mes errements concernant mon avenir. C’est une question qui ne regarde que Papa et sa conscience et ce n’est certainement pas à un petit enfant en plein développement à trouver une solution.

Mais sache mon enfant que quoi qu’il advienne de cette mésaventure, tu ne devras en aucun cas perdre confiance en moi. Sache que déjà depuis quelques temps, j’ai mis en chantier un dessein susceptible de satisfaire à ton bonheur et à ton épanouissement pour que jamais, tu ne puisses manquer de rien. Mon rôle de père et de parent en quelque sorte. Je suis un homme comme les autres. Avec mes qualités mais également mes défauts. Maman a certainement du te dire hier soir que j’étais un gros imbécile d’avoir laissé passer cette chance. Elle a raison. Même si dans mon jargon, un imbécile peut aussi s’apparenter à un bien heureux. Mais est-ce moins pire…

37. Quand bébé s'exprime...

15.12.04
Du fond de ma bulle, je fais les 400 pas… je joue, je teste, je touche, je découvre ce qui n’est qu’un doux commencement… J’ouvre les yeux lentement, je déploie les pavillons tout doucement, je m’étire calmement, je commence à ressentir terriblement… j’ai encore le temps… je me nourris de par ce long cordon qui me relie encore à ma mère… un jour, il faudra le couper… Je grandis et je m’étonne de ce grand chamboulement… la transformation est fulgurante… j’ai encore le temps… d’abord une petite crevette, ensuite un petit lombric, bien après un petit têtard, pendant quelques temps une petite boule qui grossit, qui grossit, qui grossit… un bras et puis l’autre… une main et la seconde juste après… une jambe, deux jambes… une tête, des yeux qui se rapprochent, une bouche qui se forme, un nez qui prend place… j’ai encore le temps… dans le creux de ma poitrine, je découvre cette caisse de résonance qui me martèle le corps tout entier… et ça fait tam, tam, tam et parfois même boum, boum, boum… le flux sanguin me parcoure les veines, je ne l’entendrai jamais aussi bien que maintenant… et j’ai encore le temps… les informations m’arrivent l’une après l’autre… manger, dormir, bouger, tel est mon lot quotidien… mais j’ai encore le temps… l’amour qui se dégage de l’autre côté de cette paroi m’empli de joie… les personnes qui me le prodigue font déjà partie de moi… mais j’ai encore le temps… alors je les remercie de par mes brefs mais intenses effleurement… je me sens encore si faible, si fragile…j’ai encore le temps… la vie est en moi et ne fait que commencer… patience, patience… je sais que quelque part quelqu’un m’attend… pourtant, j’ai encore le temps…

36. Echo morphologique clap deuxième

13.12.04
Seconde écho morphologique. Le gynéco t’a épluché sous soutes les coutures. Les os, les organes, la circonférence de ta tête, le diamètre de ton cerveau. On t’a observé, scruté sous tous les angles tant et si bien que j’ai eu du mal à te reconnaître. Tu as bien grandi depuis la dernière fois et on s’en rend compte car maintenant, difficile d’obtenir un cliché précis de toi en entier. Juste des parcelles de corps. Un pied (énorme d’ailleurs). Un profil (le médecin a d’ailleurs du s’y reprendre à plusieurs reprises pour immortaliser le moment tant on avait l’impression que tu te cachais exprès le visage pour ne pas être photographié). Il t’a même décrit comme un petit nerveux tant il avait du mal à saisir l’instant nécessaire à la suite de ses tests. C’est vrai que 150 pulsations par minutes, c’est impressionnant… Je me demande bien de qui il doit tenir ça. Je pencherais bien pour moi, quoi que Maman est aussi pas mal aussi dans le genre. Pauvre enfant, j’espère qu’il n’est pas déjà en train de stresser… Je ne voudrais pas qu’il devienne au fil des années une véritable pile électrique, pas bon pour le cœur tout ça...

Et pour ne rien perdre de cet instant magique, on t’a vu gigotté, virevolté, sautillé dans tous les sens. Te retourner sur le ventre, agiter tes petits bras et tes petites jambes. Nous présenter ton numéro d’acrobate. Tu en as apparemment des choses à faire à l’intérieur du ventre de Maman. De mon côté, j’étais presque honteux que l’on puisse te déranger alors que tu n’avais rien demandé… L’examen a duré environ 30 minutes. J’avais mal pour toi en voyant le docteur appuyer sa sonde tout contre toi.

« Si on ne peut même être au calme, qui tu es toi pour m’importuner de la sorte. Moi tout ce que je demande, c’est de pouvoir dormir et de me nourrir lorsque ça me chante. Et toi, tu viens avec ton instrument de torture et tu m’écrases la tête tout contre la paroi abdominale de ma maman… »

Promis mon petit bout, la prochaine fois, Papa s’occupe du vilain Monsieur… héhéhé…

35. Rôles inversés

10.12.04
Je pense que je suis en train de faire une couvade. En quelques mots, il s’agit de ressentir les mêmes symptômes qu’une femme enceinte. Certains hommes vont même parfois jusqu’à réaliser une grossesse nerveuse… ce qui n’est pas mon cas heureusement. C’est apparu chez ton papa il y a peu… depuis que tu as décidé de t’ouvrir à notre petit monde et de donner tes premiers coups. Le plus frustrant dans tout ça est que j’ai l’impression de me retrouver hors jeu. Pour l’instant, il n’y a que ta maman qui profite de ces magnifiques instants. De mon côté, je devrai encore patienter quelques semaines. J’ai besoin de ces moments. De savoir que tu me réponds lorsque je te parle. Moi aussi, j’ai envie de te raconter ma journée, de la partager avec toi. J’ai parfois l’impression que vous faites bande à part. J’ai peur d’être mis sur le côté même si je sais que ce n’est pas vraiment votre intention…

Ce que je sens ? Des nausées, des maux au ventre, des sautes d’humeur… enfin tout ce qui fait le quotidien d’une femme au début de la gestation. Ta maman elle est en pleine forme. Elle n’arrête pas de te parler, de poser ses mains là où tu es sensé de trouver (on a même parfois l’impression qu’elles se les est scotchées). Il lui arrive même de se réveiller en pleine nuit lorsque tu décides de lui faire un petit coucou (dis tu peux aussi me réveiller moi…). Bref, aujourd’hui, les rôles sont inversés. Elle pète la forme et moi, j’ai le moral dans les chaussettes.

Peut-être que le stress de la future naissance se fait déjà ressentir. Ta chambre n’est pas prête… elle ne ressemble d’ailleurs même pas à une chambre. Il faut encore la repeindre, acheter le mobilier, la décorer… même s’il nous reste du temps, j’ai déjà l’impression que c’est pour demain. Non, je ne stresse pas… si, un petit peu tout de même… Hier, on a réservé la maternité. Enfin, on avait déjà entrepris les démarches depuis plusieurs semaines mais ces imbéciles (oups un vilain mot !) avaient paumé le papier d’inscription. Heureusement, Maman a tout arrangé en leur passant un petit coup de fil. Demain, rendez-vous chez le gynéco. Cela veut dire plein de nouvelles photos de toi dans toutes les positions possibles et imaginables… C’est le docteur qui va être content car à chaque fois qu’il me voit, je lui vide quasi instantanément sa cartouche d’imprimante. Du bonheur, rien que du bonheur…

34. Je déménage

7.12.04
Tu as donc décidé de prendre tes quartiers d’hiver. En bas, tu te sentais à l’étroit alors que toi tu ne cesses de grandir. Alors tu as fait tes paquetages. Liquide amiotique : ok. Placenta : ok. Cordon ombilicale : ok. Te voilà prêt pour le grand départ. Tu gravis une par une les marches qui te mènent à l’étage supérieur. Mais attention à ne pas laisser trop de désordre en bas car dans trois mois, tu devras de toute façon y revenir. Un petit coup de balais vite fait et te voilà en route pour la seconde partie de l’aventure.

Mais pour sortir de là, faut faire un peu de place. Et vas-y que je pousse la vessie, les intestins et l’estomac… laissez-moi passer par pitié ou je fais un malheur. Un petit coup avec tes pieds pour signaler à Maman que tu es paré. Un autre petit coup car il semble qu’elle ne soit pas encore réveillée ce matin. Ah, voilà, la caresse tant attendue se fait ressentir. Le chef de gare peut siffler les trois coups. Oh, tu ne vas pas bien loin mais le petit flat est devenu trop petit… tu as maintenant besoin de grands espaces… toi qui as doublé de volume. Bientôt déjà, tu seras à la moitié de ta croissance. Maman se demande comment un petit bout de 20 cm arrive à tenir là (oui, tu verras à ta naissance qu’elle n’est pas très grande).

Maman est heureuse car depuis quelques jours, elle peut enfin ressentir tes premiers petits effleurements ou papillonnements comme certains aiment à les décrire. Ca lui chatouille dans le bas ventre, sans doute que tu as réussi à te procurer une plume d’autruche que tu agites frénétiquement pour te faire remarquer. L’autre soir, elle a même été jusqu’à ramener du boulot son stéthoscope pour écouter les battements de ton cœur. Sans succès. Tu devais sans doute être en train de piquer un petit somme du mauvais côté. Ce n’est donc que partie remise… samedi, c’est le jour de la seconde échographie morphologique. La plus belle paraît-il…

33. Musique, oui mais laquelle ?

5.12.04
Ne dit-on pas que la musique adoucit les mœurs… et si celle-ci pouvait adoucir tes pleurs lorsque tu réclameras en pleine nuit le biberon ou le changement de couche…L’autre jour, j’ai donc pris le parti de trouver des cd’s susceptibles de te plaire. J’ai hésité entre une musique entraînante, joyeuse qui te mettrait de bonne humeur ou à des mélodies tendres, douces, inspirant plus le calme, la plénitude et la sérénité. Dans un premier temps, je me suis donc procurer un disque de comptines. Tu verras, écouter Papa chanter comme une casserole te fera sourire aux éclats mais je ne suis pas persuadé que cela te permettra de te rendormir au cours d’une nuit agitée. Et comme je ne souhaite pas que plus tard tu racontes à tes copains que ton père est une vraie passoire, je m’abstiendrai donc de toute représentation théâtrale. Et puis, je ne sais pas ce qui m’est passé à l’esprit, j’ai pensé me rabattre sur le disque de Céline Dion composé avec la talentueuse portraitiste pour enfants: Anne Gueddes. Mais je ne peux pas me l’expliquer, écouter du Céline Dion à 19 semaines équivaudrait à me taxer de tortionnaire pour enfants. Me restent alors la musique classique (Von Karajan à 3h du mat, bof), de relaxation (là c’est nous qui risquerions de nous endormir), la Star Academy (je rigole bien sûr), le hard rock (je pense c’est une faute de frappe), un petit air de tango (je ne rentre plus dans mon costume), que sais-je... Donc voilà, j’en suis encore au même point qu’il y a quelques jours, à me demander si je ne vais pas ressortir mes vieux 33 tours de Chantal Goya. Tout en n’étant pas persuadé que Guignol et Becassine te rendront le sommeil plus paisible. Et puis, comme dit Maman, tu ne peux vraiment percevoir tous les bruits extérieurs qu’à partir de 24 semaines. Ca nous laisse donc encore le temps pour approfondir nos choix…

32. Il bouge... Il bouge pas...

3.12.04
Dix neuvième semaine. Tous les livres le prédisent. Nous devrions bientôt te sentir bouger. Enfin, je dis Nous mais c’est surtout ta Maman qui aura, en tout cas au début, le privilège. Quant à moi, il me faudra encore patienter quelques semaines avant de voir un petit ver passer de gauche à droite dans le ventre de sa mère. Comme si tu me réservais le clou de ton spectacle.

En tout cas, les répétitions vont bon train. Cela fait déjà quelques jours que lorsque ta Maman rentre du boulot, elle me raconte comment il a cru penser ressentir un de tes mouvements. Cela va des petites bulles au petit picoti, comme si quelqu’un posait sur sa peau une petite aiguille. Au début, elle n’était pas trop sûr que cela puisse être toi. Mais les manifestations se répétant assez régulièrement, elle en est de plus en plus persuadée.

Dans une semaine, on sera à mi-parcours de la grossesse. Comme le temps passe vite. Il ne restera que 4 mois et des poussières avant ta venue et autant te dire que rien n’est encore prêt. Pour l’instant, nous sommes en train d’imaginer à quoi pourrait correspondre ta future chambre. Les couleurs, les meubles que l’on y installera, etc. Dès les soldes d’hiver, nous nous mettrons en chasse. Le landau, le maxi cosi, le couffin, un berceau, un lit,… et tout ce dont tu auras besoin pour te sentir bien.

Dans huit jours, deuxième écho morphologique. On devrait normalement voir à quoi tu devrais ressembler de manière quasi définitive. Après, il ne te restera plus qu’à acquérir les quelques grammes et centimètres qu’il te manque. C’est samedi prochain. J’ai déjà hâte d’y être. Hier me paraît encore tellement proche et pourtant ce n’est qu’à demain que je ne cesse de penser…

31. Pour plus tard...

Parfois, je suis content que tu ne sois pas encore né. Pas que je ne sois pas pressé de faire enfin ta connaissance, non. Simplement, cette période qu'il nous reste, m'est propice pour de te mettre en garde contre une certaine misère intellectuel visible chez certaines personnes. Oui, tu verras qu’il existe sur cette terre des individus peu scrupuleux qui dénigrent les plus faibles ou simplement ceux dont ils se sentent différents. De par la couleur de peau, de par leur instruction, de par leur hiérarchie dans la société et j'en passe. Je suis donc là pour te prévenir car malheureusement, tu risques d’en croiser quelque-uns au cours de ta longue vie. Ne prend pas peur, même si leur discours regorge de préjugés simplistes, d’amalgames réducteurs, il imputera à toi de faire la part des choses. Non, tout ce qu’ils véhiculent n’est aucunement vrai. Non, ce ne sont pas vers eux que tu dois te tourner. A toi de prôner le respect, la tolérance et le non jugement de l’autre. Un jour, je te parlerai de tes origines, des gens de notre famille qui ont souffert, tout simplement parce que on les considérait comme des moins que rien, comme une race inférieure dont on ne voulait plus. Aujourd'hui, malheureusement, cette tendance subsiste et de par certains événements, elle tendrait même à s’accroître. Ne juge jamais quelqu’un pour ce qu’il est à l’extérieur. Donne lui une chance de te montrer de quoi son intérieur est constitué... Ainsi, tu pourras véritablement découvrir l'autre tel qu'il est réellement...